Témoignage de Paul Alauzy

(élève de Sciences Po Paris)


L’intitulé du cours était «  Le Clown ou la vérité du rire  ». Les pré-requis paraissaient modestes et la charge de travail acceptable : venir équipé d’un nez rouge et regarder quelques vidéos. C’est donc plein de curiosié et un peu naif que je débarquais, ainsi qu’une petite vingtaine de mes camarades de Sciences-Po, dans l’antre du rire de Hervé Langlois.
Plus que des ateliers théâtraux, les exercices proposés étaient en fait de véritables révélateurs de soi-même. D’abord dans la retenue, chacun pratiquait de manière timide, en essayant de ne pas en faire plus que les autres. Mais peu à peu Hervé parvenait à nous faire quitter notre façade sans que l’on s’en rende compte pour entrer dans l’univers du clown : décomposer la routine et repenser la norme, profiter de l’inhabituel, la bizarrerie, à travers des gestes, des sons qui nous paraissaient enfouis quelque part au fond de nous.
C’est là que « la vérité du rire » prit tout son sens. De manière presque nerveuse ou incontrôlée, chacun se mettait à rire pour rien ou pour tout, sans  raison particulière. Il y avait quelque chose de drôle dans tout ce que nous faisions, sans trop savoir dire ce que c’était.
Puis nous nous mîmes à écrire, à chercher à faire rire l’autre, à devenir espiègle, malin, insolent, voire un peu idiot: nous étions en train de rencontrer nos clowns et  je dois avouer que j’y ai pris un plaisir certain.
Pour moi cet atelier fut une véritable bouffé d’oxygène doublée d’une grosse dose de plaisir. Il m’a permis d’approcher l’univers clownesque, de comprendre certains mécanismes du rire et de me surprendre, me découvrir scéniquement.
Leçon à retenir : quand un professeur de Sciences-po Paris vous annonce très sérieusement qu’il va vous noter sur votre connerie, foncez !

Royal' Clown Company